Les soldats d’Allah à l’assaut de l’Occident : pour une perspective laïque et féministe du monde

Djemila Benhabib sort en France son 2e essai, Les soldats d’Allah à l’assaut de l’Occident. Fraîchement distinguée par le Prix International 2012 de la Laïcité décerné par le Comité laïcité République, la Québécoise d’origine algérienne poursuit son combat pour l’humanisme, la démocratie, la séparation du politique et du religieux, et le respect universel des droits des femmes.
« Vous découvrirez un monde arabe qui vous parle à travers une femme de cœur et de tête qui nous révèle que l’intégrisme n’est pas une fatalité qui frappe le monde musulman. C’est un rejeton de l’histoire, façonné par des conditions politiques qu’il est absolument nécessaire de connaître. ». Dans sa préface à l’essai Les soldats d’Allah à l’assaut de l’Occident, Yvette Roudy encourage Djemila Benhabib à poursuivre son parcours d’auteure engagée. L’ouvrage paraît ce mois-ci en France, édité par H&O.
L’histoire a façonné l’Islam politique
Dans Les soldats d’Allah à l’assaut de l’Occident, Djemila Benhabib retrace l’histoire des différents courants de pensée de l’Orient arabe pour mettre en évidence la dichotomie entre conservateurs et modernistes. Elle revient sur la scission du mouvement réformiste du 19e siècle jusqu’à la naissance de la Confrérie des Frères musulmans et sa fulgurante progression dans le monde. Une ascension qui doit beaucoup, selon elle, aux alliances nouées par les Etats-Unis (avec l’Arabie Saoudite notamment) et au laxisme des démocraties occidentales. Elle revient sur le printemps arabe qui prouve au monde entier la volonté de ses peuples de rompre autant avec les dictatures qu’avec l’islamisme, mais dont les récents développements, en Égypte et en Tunisie par exemple, montrent à quel point le statut des femmes reste précaire et menacé.
La liberté n’est rien là où la dignité des femmes n’existe pas
Répudiation par SMS, inégalité devant l’héritage, lapidation pour adultère, analphabétisme… En Egypte, en Iran et ailleurs, l’islamisme soumet les femmes à Dieu et aux hommes. Djemila Benhabib a vécu, en Algérie, la main-mise des islamistes sur le système éducatif et la tyrannie qu’ils exerçaient sur les femmes en particulier. De cette époque lointaine et si vive, relatée dans Ma vie à contre-Coran (VLB, 2009), elle a tiré plusieurs enseignements, et la certitude que « la démocratie est un combat où rien n’est jamais définitivement acquis, surtout pour les femmes. La liberté n’est rien là où la dignité des femmes n’existe pas ». Elle se sert de l’exemple québécois pour illustrer comment certains mouvements féministes et « bien-pensants de gauche », en défendant la « laïcité ouverte » et le multiculturalisme, sont devenus les alliés objectifs des ennemis de la démocratie. Le message d’espoir est prégnant cependant : « Nous pouvons faire encore beaucoup dans ce monde embrumé et injuste pour transmettre et implanter une perspective véritablement humaniste, laïque et féministe. »
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• le communiqué
• la biographie de Djemila Benhabib.

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Etre homo aujourd’hui en France : 1re étude depuis 30 ans sur la population gay et lesbienne

Montpellier – 1er mars 2012
Le site Internet de l’association de lutte contre l’homophobie le Refuge a permis
de mener la 1re étude d’envergure sur les homosexuel(les) en France depuis près de 30 ans. Michel Dorais, professeur et chercheur en sciences sociales à Québec et Isabelle Chollet, psychologue et formatrice à Montpellier, intervenante au Refuge, viennent de publier les résultats de leur travail aux éditions H&O. « Etre homo aujourd’hui en France » nous livre les difficultés et les aspirations des gays et lesbiennes pour qui l’inclusion sociale est la priorité. Coming out, regard des autres, souffrance et soutien psychologique, vie de couple… : de la difficulté d’être différent au droit à l’indifférence !
Plus de 500 gays et lesbiennes ont répondu aux 40 questions mises en ligne sur le site du Refuge durant l’été 2009 par Isabelle Chollet, psychologue et formatrice à l’Institut Régional du Travail Social de Montpellier. A l’origine, le besoin pour la professionnelle de mieux cerner les difficultés propres aux personnes homosexuelles et leurs attentes vis-à-vis des aidants, afin d’en tenir compte dans sa pratique de terrain – notamment au Refuge – et dans sa réflexion de formation. Au final, avec le renfort de Michel Dorais au dépouillement et à l’analyse, le portrait édifiant d’une génération toujours victime de discriminations et aspirant à une vie sociale « normale ». Les auteurs préconisent en conclusion un plan d’action incluant la prévention de la violence, l’éducation des jeunes, la formation des personnels de l’éducation, des professions de santé et des services publics (assistance sociale), la création de services spécifi ques et de points d’écoute, et le développement de la recherche pour une meilleure connaissance des réalités homosexuelles.
Les responsables du Refuge espèrent que cette publication contribuera à la prise de conscience du grand public et des dirigeants politiques du mal-être auquel la société doit remédier et de l’urgence à faire des gays et des lesbiennes des citoyen(ne)s à part entière. La majorité des droits d’auteur générés par l’ouvrage reviendra à l’association.
LIGNES DE VIE
UNE RÉVÉLATION TARDIVE
On découvre sa sexualité plus tôt : 15 ans (contre 17 ans en 1984, date du « Rapport Gai »).
La révélation aux parents est plus tardive : 20-22 ans (contre 18-19 ans en 1984).
Le coming-out, risque calculé, est sélectif et successif (parents, famille, amis, collègues…).
LA PEUR DU REGARD DES AUTRES
L’homophobie est vue comme responsable de la honte et de la peur de s’affirmer.
30% des répondants ont fait une tentative de suicide (12 fois + que les hétéros).
COMMUNAUTÉ GAY : ESPOIRS ET CRITIQUES
A peine plus de 30% des répondants ont fait ou font partie d’une association homosexuelle.
Le milieu gay ou lesbien et leurs associations sont un soutien pour assumer positivement son homosexualité.
Les critiques du milieu gay portent sur son manque d’ouverture et de solidarité.
VIVRE EN COUPLE ET CRÉER UNE FAMILLE
60% des répondants ont vécu ou vivent en couple de façon « officielle » (contre 36% des hommes et 56% des femmes en 1984).
Près de 60% souhaitent avoir des enfants (1984 : 50% des hommes, <25% des femmes).
Les différences entre couples homos et hétéros sont d’ordre social et juridique.
UN SOUTIEN PSYCHOSOCIAL ADAPTÉ
47% ont consulté un psychologue ou un psychothérapeute.
Le thérapeute ne doit pas forcément être homosexuel mais doit avoir, pour 71% des répondants, une connaissance des réalités LGBT et y être sensible.
PROFIL DES RÉPONDANTS
508 répondants
72% hommes / 28% femmes
• 38% 15-24 ans
• 26% 25-34 ans
• 36% > 35 ans.
Âge médian : 28,5 ans.
Public urbain à 76%.
28% se déclarent croyants.
Retrouvez Michel Dorais à Paris :
• à la librairie Les mots à la bouche le 14 mars pour une rencontre-débat à 19H
• sur le Salon du Livre de Paris le 17 mars : à 18H sur le stand des éditions H&O, à 19H30 au Biblioclub H&O.